Par Francis Schreiber
L’été est là, les températures nocturnes propices à l’observation aussi. Et qui dit « été » en astronomie dit aussi « Perséides ». Les Perséides correspondent à une pluie d’étoiles filantes annuelle qui démarre au cours du mois de juillet et s’étend sur le mois d’août. Les pluies d’étoiles filantes sont des évènements observables à l’œil nu, qui illuminent le ciel et lui apportent un effet féerique. Nous allons aujourd’hui tenter de répondre aux principales questions qui orbitent autour de cet épisode estival !
D'où proviennent-elles ?
Ce nom « Perséides » est dérivé du nom de la constellation de « Persée » (voir figure 3), voisine de la constellation d’Andromède dans l’hémisphère Nord. En effet, les météores observés donnent l’impression de provenir globalement de cette zone de la carte du ciel.
Pour l’histoire, Persée est un héros issu de la mythologie grecque qui vient à bout de la créature malfaisante « Méduse » (ou « Médusa ») au regard pétrificateur. Il sauve aussi la vie de la princesse Andromède dont il devient l’époux par la suite.
Quel est le meilleur moment pour les observer ?
Le pic d’activité des Perséides pour l’année 2023 est prévu pour les 13 et 14 août. À ce moment-là, on peut espérer en observer jusqu’à plusieurs dizaines de météores par heure sur un ciel dégagé et à faible pollution lumineuse. Cependant, si les conditions météorologiques ne s’avéraient pas optimales au moment du maximum d’intensité, rien n’est perdu, car il est tout de même possible d’en apercevoir du 17 juillet au 24 août, en quantités moindres et variables mais pas moins belles.
Où aller pour les observer ?
Même si l’évènement reste observable avec de la pollution lumineuse, celui-ci en sera très diminué pour l’œil de l’observateur, et par conséquent bien moins spectaculaire. La meilleure façon d’observer les Perséides est donc de s’éloigner des grandes zones à émission lumineuses (villes, aéroports, etc…) et de trouver un endroit avec un ciel dégagé. Il n’est pas nécessaire d’utiliser des instruments spécifiques, car les météores sont visibles à l’œil nu. Il suffit de regarder le ciel et d’attendre que les étoiles filantes traversent votre champ de vision.
Quelle différence entre astéroïdes, comètes, météoroïdes, étoiles filantes, bolides et météorites ?
Dans la culture commune, les notions concernant certains corps célestes sont souvent confondues à tort. C’est notamment le cas pour les astéroïdes, les comètes, les météoroïdes, les météores et les météorites.
Les « astéroïdes » correspondent à des corps célestes orbitant autour d’une étoile ou en tant que voyageurs interstellaires n’ayant pas nettoyé leur orbite ni n’ayant atteint l’équilibre hydrostatique (qui permet d’obtenir une structure à tendance sphérique ou ellipsoïdale).
Les « comètes » répondent aux mêmes critères orbitaux que les astéroïdes hormis le fait que celles-ci vont majoritairement se trouver dans le système solaire externe notamment à partir de la ceinture de Kuiper (au-delà de Neptune). Ceci s’explique par le fait que la composition de leur noyau correspond majoritairement à de la glace (eau, monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, hydrocarbures, etc…) et qu’à mesure que l’astre se rapproche d’une étoile cette même glace va se sublimer (passage direct de l’état solide à l’état gazeux). La sublimation de cette glace va générer une enveloppe volatile (atmosphère temporaire) entourant le noyau que l’on va nommer « chevelure » ou « coma ». Cette chevelure, en interaction avec les vents solaires, est à l’origine des autres structures que l’on nomme les « queues cométaires ». La principale étant la queue de poussière correspondant à une trainée de particules le long de son trajet stellaire. La deuxième, moins connue, est la queue ionique, ou de plasma, produite par les vents solaires (flux d’ions et d’électrons) venant interagir avec les matériaux cométaires. Celle-ci est toujours dirigée à l’opposé du Soleil par rapport à la comète.
Les « météoroïdes » désignent tous les corps extraterrestres qui entrent dans une atmosphère planétaire. Ils correspondent bien souvent à des fragments d’astéroïdes ou de comètes et leur taille est comprise de celle de la poussière interstellaire à celle de l’astéroïde.
Lorsqu’un météoroïde entre dans une atmosphère et produit un éclat lumineux dû à l’échauffement issu des frottements atmosphériques celui-ci prend alors le nom de « météore ». Les météores vont être scindés en deux catégories :
- Les étoiles filantes : qui correspondent aux météores se désintégrant totalement au cours de leur chute et dont le flash lumineux disparait généralement au-dessous de 80 km de la surface ;
- Les bolides : qui correspondent aux météores dont le flash, bien plus lumineux (magnitude inférieure à -4) et plus long que celui d’une étoile filante, reste visible jusqu’à des altitudes pouvant descendre à 10 km.
A noter que plus le météore est massif, plus il aura de chance de devenir un bolide.
Enfin, lorsqu’un bolide vient à toucher terre, l’objet prend alors le nom de « météorite ». A la suite de cette collision avec le sol, un cratère d’impact se forme (voir cas de grande ampleur en figure 5).
Les Perséides offrent une expérience astronomique fascinante et sont très populaires auprès des amateurs d’astronomie et du grand public. Leur pic d’activité coïncide avec l’évènement national de « la nuit des étoiles » organisé par l’Association Française d’Astronomie, avec plus de 250 clubs d’astronomie, des municipalités, … etc. Plus de 500 rassemblements sont prévus sur tout notre territoire ! C’est un moment privilégié pour contempler la beauté du cosmos et apprécier la nature cyclique de notre univers. Pensez à sortir vos jumelles yeux de hibou si vous en avez, le spectacle prendra une toute autre ampleur !